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Toiture végétalisée

Végétaliser une toiture

Alors que les villes s’étendent toujours un peu plus, accompagnées de leurs lots de bitume et de béton imperméabilisant la surface et supprimant des espaces naturels, le concept de la végétalisation de toiture véhicule une image écologique, esthétique et ludique qui masque une véritable technicité et des intérêts loin d’être négligeables.

Une toiture végétalisée est un espace vert créé en installant plusieurs couches de substrat de croissance et des plantes sur une couverture traditionnelle.

Le système comporte, de haut en bas, les couches suivantes :

  • Les plantes, choisies en fonction de certaines applications

  • Un substrat de croissance fabriqué parfois sans terre

  • Un tissu ou support filtrant pour contenir les racines et le substrat tout en laissant pénétrer l’eau

  • Une couche de drainage spécialisé, qui comprend parfois des réservoirs d’eau intégrés

  • Une membrane imperméable de couverture comportant un agent anti-racines

  • La structure du toit et un matériau isolant au-dessus ou au-dessous de celle-ci

Il existe deux grands types de végétalisation : la végétalisation extensive et la végétalisation intensive. Certains facteurs comme l’emplacement, la capacité structurelle de l’immeuble, le budget, les besoins du client et la disponibilité des matériaux et des plantes, conféreront un caractère unique à une toiture végétalisée. Celle-ci pourra même combiner les systèmes intensif et extensif.

En France, une troisième catégorie est appelée végétalisation semi-intensive.

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Les différents types de végétalisation

La végétalisation intensive

La végétalisation intensive est en revanche une technique qui conduit à la réalisation d’une toiture-terrasse jardin. Elles sont donc en général accessibles mais plus complexes.

Le substrat de croissance se compose principalement de terre. Sa profondeur oscille entre 200 et 1000 mm et son poids saturé d’eau, entre 200 et 1500 kg/m².

En raison de la profondeur supérieure du sol, le choix de plantes est plus varié et peut comprendre des arbres et des arbustes. L’entretien et l’arrosage sont plus exigeants et fréquents et il faut habituellement prévoir des systèmes d’irrigation. À cause du poids élevé de l’installation, cette technique ne peut être réalisée que sur des supports en béton en pente inférieure à 5%.

La végétalisation semi-intensive

Il s’agit d’une  » amélioration  » de la terrasse-jardin, dans la mesure où les matériaux de culture sont dûment sélectionnés. Le choix des végétaux et la conception d’ensemble s’orientent vers un entretien plus limité que dans la solution traditionnelle.

L’épaisseur du substrat ne dépasse pas 300 mm et son poids oscille entre 120 et 300 kg/m².

La végétalisation semi-intensive n’est pas décrite dans le cadre réglementaire actuel mais des « Cahiers de Prescription de Pose » des fabricants peuvent en prévoir la réalisation sur les supports légers comme l’acier ou le bois.

La végétalisation extensive

Les toitures végétalisées extensives font appel à la notion de tapis végétal. Les moyens de culture sont minimes mais en adéquation avec une liste restreinte de plantes compatibles.

Ces toitures ont en général un substrat, un terreau minéral composé de sable, de gravier, de briques concassées, de billes d’argile expansé, de tourbe, de matières organiques et d’un peu de terre, qui mesure entre 40 et 150 mm de profondeur et pèse entre 60 et 180 kg/m² lorsqu’il est saturé d’eau.

Les plantes s’y trouvant sont de faible hauteur, indigènes, rustiques de type alpin. En général, l’entretien se résume à deux visites annuelles pour désherber et inspecter la membrane. La végétalisation aboutit à un véritable écosystème autonome. Ces toitures plutôt légères sont applicables sur tous les supports même les plus légers (béton, bois, acier).

Les avantages de la végétalisation

  • Économie d’énergie : l’été, les plantes d’un toit vert protègent l’immeuble contre les rayons solaires et, grâce au phénomène d’évapotranspiration, peuvent atténuer voire éliminer les gains thermiques, ce qui contribue à rafraîchir et à réduire les besoins énergétiques en climatisation du bâtiment. L’hiver, l’isolation supplémentaire fournie par le substrat contribue à réduire les besoins énergétiques en chauffage de l’immeuble.
  • Protection et prolongation de la durée de vie du toit : les toits verts contribuent à protéger les membranes de toit contre les grands écarts de température et la dégradation par les rayons ultraviolets. La protection d’une étanchéité, dont la durée de vie est limitée à une quinzaine d’années, peut être doublée dans le cas d’une toiture végétalisée en limitant le choc thermique.
  • Isolation acoustique : les toitures végétalisées présentent également l’avantage d’atténuer les bruits, le substrat bloquant les basses fréquences et les plantes, les hautes. D’après le CSTB, le gain apporté par ces systèmes par rapport à une toiture traditionnelle peut être estimé à environ 15 à 20 dB selon que le substrat de la toiture végétalisée est sec ou chargé en eau. Par ailleurs, une toiture végétalisée peut permettre de renforcer l’isolation acoustique aux bruits aériens.
  • Résistance au feu : selon des données tirées de fabricants européens, les toits verts peuvent retarder la propagation d’un incendie d’un toit vers l’immeuble, et vice versa, surtout si le substrat est saturé d’eau. Néanmoins, les plantes peuvent présenter un risque d’incendie si elles sont sèches. Il faut donc prévenir les feux de toits verts en y intégrant des coupe-feu au périmètre, à intervalles réguliers et autour de toute ouverture. Ces coupe-feu doivent être composés de matériaux non combustibles, tels que du gravier ou des dalles de béton.
  • Régulation des eaux de pluies : en retenant une partie des eaux de pluie, les toitures végétalisées régulent efficacement les écoulements des précipitations et contribuent à limiter les risques d’inondation en évitant la saturation des réseaux. Les toitures végétalisées, suivant leurs caractéristiques, se comportent comme des éponges, retenant un certain temps l’eau et la restituant à l’atmosphère par évaporation, une partie de cette eau étant absorbée par les plantes. L’ampleur de l’absorption dépend du genre de système, de ses caractéristiques, du degré de saturation du substrat au moment de la pluie et des conditions climatiques locales, en particulier le temps qui s’écoule entre deux fortes pluies.
  • Lutte contre la pollution atmosphérique : les toitures végétalisées remplissent la fonction d’absorbeurs de différents polluants urbains contribuant ainsi à diminuer la pollution atmosphérique. Les plantes peuvent filtrer des particules de l’air et absorber des éléments chimiques gazeux et les transformer. Des études ont révélé que les rues urbaines pourvues d’arbres comptent de 10 à 15 % de moins de particules de poussière que celles qui en sont dépourvues.
  • Création d’habitat pour la biodiversité : les toits verts extensifs où l’homme intervient peu, peuvent devenir un lieu de prédilection pour certaines plantes sensibles au piétinement et pour les espèces d’oiseau qui ne nichent que sur le sol.
  • Amélioration du cadre de vie : les toits verts accessibles peuvent offrir une aire additionnelle aux occupants, contribuer à bonifier la valeur de copropriétés et améliorer globalement la qualité de vie des résidents.

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